Les écrivains québécois en négociation

Les 7 et 8 décembre, l’Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ) tenait des assemblées avec ses membres pour faire le point sur la mise en branle des négociations avec les éditeurs.

En effet, depuis l’adoption le 3 juin 2022 du projet de loi 35, la «Loi visant à harmoniser et à moderniser les règles relatives au statut professionnel de l’artiste», les éditeurs sont tenus de négocier avec l’UNEQ des ententes collectives établissant des normes minimales concernant tous les aspects des contrats d’édition. C’est dire que cette loi adoptée au Québec mettait fin à la fable du contrat de «mariage» entre un auteur et son éditeur. Désormais, les relations entre auteurs professionnels et éditeurs au Québec sont des relations de travail. L’UNEQ, notre syndicat, est reconnu par la loi pour nous représenter et négocier avec les éditeurs des conditions de travail minimales.

L’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL) regroupe plus d’une centaine de maisons d’édition. C’est-à-dire plus de la moitié des maisons répertoriées et, sans doute, une grande majorité des maisons véritablement actives au Québec. Dans un communiqué émis peu de temps avant l’adoption de la nouvelle loi, la direction de l’ANEL s’inquiétait de la possibilité que le projet mette fin à l’ère des contrats individuels entre un auteur et un éditeur. Le communiqué agitait les épouvantails, comme on pouvait s’y attendre. On y affirmait : «L’Association craint que des changements à la loi ne viennent freiner le développement d’une industrie qui demeure fragile».

À la suite de la sanction de la loi par l’Assemblée nationale, il n’y a pas eu, à ma connaissance, de réaction officielle de l’ANEL. On peut imaginer que les éditeurs sont en général plutôt réfractaires aux nouvelles règles, mais ils devront néanmoins se prêter de bonne foi à la négociation. Et contrairement à ce qu’une bonne partie d’entre eux pensent vraisemblablement, l’amélioration des conditions de travail des artistes de la littérature sera à l’avantage de tout l’écosystème du livre.

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