[Ce texte a été publié dans le journal Le Devoir, en tant que lettre d’opinion, le 23 décembre 2022.]
L’article d’Étienne Paré publié dans Le Devoir du mercredi 21 décembre laisse entendre par son titre, « Tension entre l’UNEQ et les auteurs », qu’il y aurait un mouvement de grogne contre les orientations récentes de l’Union des écrivaines et des écrivains du Québec (UNEQ). Or, je ne perçois pour ma part nul mouvement de cette sorte. Je crois plutôt que la grande majorité d’entre nous, les auteurs, sommes reconnaissants à la direction et à toute l’équipe de notre syndicat pour sa ferveur à représenter nos intérêts.
Avant l’adoption de la nouvelle loi sur le statut de l’artiste en juin dernier, L’UNEQ n’avait pas la possibilité de négocier en notre nom des ententes collectives avec les éditeurs. Elle en a maintenant non seulement la possibilité, appuyée par une loi, mais aussi le mandat clair de la part de ses membres. Cela est avant tout une victoire et il faut le célébrer.
L’UNEQ est devenue plus revendicative et mieux organisée pour atteindre ses objectifs en notre faveur. Nous avons eu tout le temps pour voir l’UNEQ corriger le tir, depuis au moins ces quatre dernières années. Notamment, le Plan stratégique 2018-2022 énonçait clairement un réalignement vers des actions plus fortes pour faire valoir nos droits. Si nous avons obtenu la révision d’une loi qui était injuste pour les artistes de la littérature, c’est grâce surtout aux rappels insistants de l’UNEQ et à la suite d’une campagne médiatique menée tambour battant, à laquelle les membres ont participé avec enthousiasme. Un sondage mené par l’UNEQ en 2021 a révélé un appui massif des membres à l’idée d’une obligation de représentation collective inscrite dans une loi.
Que certains se réveillent aujourd’hui et rechignent à l’idée de verser une cotisation syndicale, c’est cela qui moi me révolte. Notre cotisation, c’est un geste concret d’appui à nos revendications et à celles et ceux qui montent au front pour les défendre. Certains se plaignent maintenant que des décisions aient été prises par un petit nombre de participants à une assemblée générale. Or, tous les membres étaient invités à cette assemblée. Les absents, du fait de leur absence, ont donné leur appui par défaut aux décisions prises. De plus, l’assemblée générale de juin dernier, dont il est question dans l’article du Devoir, n’est qu’un moment parmi d’autres de confirmation d’un long processus toujours en progression.
Les conséquences normales d’un virage effectué sur une longue période, et avec beaucoup de transparence, semblent déplaire à quelques-uns. Cela était prévisible. Au contraire de ce que laissent entendre les plaignards, l’UNEQ mérite tout notre soutien dans son combat pour l’amélioration des conditions de pratique des artistes de la littérature.