La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) appelle à boycotter Meta aujourd’hui. Fort bien. Le geste n’est pas que symbolique. Si le mot d’ordre est suffisamment suivi, il se pourrait que cela fasse réfléchir monsieur Zuckerberg. Il pourrait enfin accepter de verser des redevances équitables aux médias traditionnels pour l’utilisation de leurs informations.
Il serai temps aussi d’aller beaucoup plus loin. Quand nous avons commencé à utiliser Facebook et tous ces médias dits «sociaux», nous n’avions pas conscience du pouvoir et des profits démesurés que nous allions leur procurer. Maintenant qu’ils ont fait la preuve de leur orientation plutôt antisociale, en particulier dans le cas de Meta, il faudrait penser à des options de rechange. Ces géants qu’on appelle les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), et d’autres plateformes numériques comme Airbnb et Uber, sont devenus des chevaux de Troie dans nos démocraties.
Dans son livre Les barbares numériques (Écosociété, 2022), l’ancien directeur de l’information de Radio-Canada, Alain Saulnier, a dénoncé ces entreprises prédatrices. Récemment, il publiait un texte d’opinion dans La Presse+, dans lequel il appelait le gouvernement canadien à créer un véritable média social indépendant et public. Que l’initiative vienne du gouvernement ou d’ailleurs, les utilisateurs peuvent reprendre en main le réseau des réseaux. Des exemples inspirants existent. Par exemple, la fondation Wikimédia, l’entreprise sans but lucratif qui héberge l’encyclopédie libre Wikipédia. D’ailleurs, la section canadienne Wikimédia Canada émet des reçus pour fins d’impôt en retour des dons. En plus de boycotter Meta, ce serait aussi un bon geste d’envoyer aujourd’hui quelques dollars à Wikimédia ou à une autre plateforme sans but lucratif.